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    Synthèse des connaissances sur l’impact d’une crise sanitaire ou économique sur les comportements suicidaires, Institut National de Santé Publique du Québec, octobre 2020

    « Une synthèse des connaissances a été menée » par l’ Institut National de Santé Publique du Québec « sur l’impact d’une crise sanitaire ou économique sur les comportements suicidaires. Elle suggère que des facteurs de risque de suicide reconnus peuvent être aggravés et que certaines populations sont plus vulnérables au suicide en contexte de pandémie. […] ».

    Les « facteurs de risques et population vulnérables associés à une crise sanitaire » sont :

     

    ·         « Consommation d’alcool : une modification de la consommation d’alcool, comme la consommation solitaire à domicile, pourrait favoriser les décompensations psychiatriques et le passage à l’acte chez des individus déjà porteurs d’une vulnérabilité suicidaire.

    ·         Isolement : La diminution des contacts sociaux pourrait augmenter la détresse psychologique et le risque de suicide.

    ·         Violence conjugale : Une augmentation de la violence conjugale pourrait conduire à une augmentation des homicides-suicides et une réduction de la disponibilité de l’aide.

    ·         Troubles du sommeil : Des perturbations des rythmes du sommeil, associées à un stress accru et une perturbation des activités quotidiennes pourraient accroître le risque d’idées et d’intentions suicidaires.

    ·         Traitement médiatique : l’exposition répétée à des récits fatalistes pourrait provoquer de la peur et augmenter le risque suicidaire. »

    ( Pour ce point nous vous renvoyons aussi à notre récente publication de synthèse des quatre articles rédigés par le programme Papageno sur comment « parler du suicide en période pandémie »)

    ·         « Personnes âgées : les personnes âgées pourraient être plus vulnérables face au suicide en raison d’un sentiment accru de déconnexion avec la société, de la distanciation physique et de la perte d’opportunités sociales habituelles.

    ·         Enfants et adolescents : l’éloignement social, des tensions familiales, l’anxiété et la peur liées à la COVID19 ainsi qu’un accès réduit aux services de soutien pourraient accroître certaines vulnérabilités et augmenter les comportements suicidaires, surtout chez les jeunes avec des problèmes de santé mentale préexistants.

    ·         Professionnels de la santé : La pandémie pourrait accentuer les difficultés vécues par le personnel médical et les rendre particulièrement vulnérables au suicide.

    ·         Communautés rurales : les individus dans les communautés rurales sont plus susceptibles de vivre de l’isolement social et de la violence conjugale et la pandémie pourrait intensifier ces facteurs de risque.

    ·         Personnes avec des problèmes de santé mentale : la crise de la COVID-19 peut précipiter des sentiments de peur, de colère, d’anxiété, de panique, d’ennui et de solitude et conduire à des comportements suicidaires chez cette population. »

     

    Les « Facteurs de risques associés à une crise économique » sont :

     

    ·         « Perte d’emploi et chômage : En période de récession, la perte d’un emploi peut créer un sentiment d’injustice. La douleur, la confusion et le désespoir croissant peuvent conduire à une diminution de l’estime de soi et à un risque accru de comportements suicidaires

    ·         Dette financière incontrôlable : le recours à des prêts pour s’en sortir augmente le sentiment de perte de contrôle de ses finances et conduit à des comportements suicidaires, particulièrement chez les personnes qui ont de la difficulté à rester en emploi.

     

    Les « quelques pistes d’action » proposées par l’INSPQ sont « de maintenir une offre de services spécialisés en psychiatrie et de services spécifiques de santé mentale afin de prévenir une aggravation des symptômes, une augmentation des problèmes psychosociaux et agir sur le risque suicidaire. On reconnaît également l’importance de renforcer les facteurs de protection par des actions de promotion de la santé mentale et du bien-être. Finalement, il importe de réaliser une surveillance soutenue de l’évolution des suicides et de ses facteurs de risque et de protection ».

     

    Le document complet peut être consulté en cliquant ici.

     

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    En cas de grande détresse psycho-sociale (caractère anxiogène du confinement, sentiment d’insécurité, difficultés relationnelles…), appelez le 0800/32.123.

    L’équipe de bénévoles du Centre de Prévention du Suicide assure une écoute citoyenne 24h/24, dans l'anonymat et gratuitement.